samedi 30 avril 2011

Séances 6 et 8 : Etude de cas- Assam: Tribu Mising et Brahmapoutre


Cours 6 - 1er avril et 7 - 29 avril: Etude de cas- Assam: Tribu Mising et Brahmapoutre

1 La plaine alluviale du Brahmapoutre : interaction entre processus naturels et interventions humaines

1.1 Hydrosystème fluvial, évènements hydrologiques et tectoniques majeurs dans la plaine du Brahmapoutre en Assam
1.2 Politiques de gestion des inondations
1.3 Construire ou déconstruire les aménagements fluviaux

2 Un mode de subsistance ajusté aux rythmes du Brahmapoutre : pratiques agricoles et habitat

2.1 Typologie des cultures du riz dans la subdivision de Dhakuakhana
2.2 Structure des villages et de l'habitat

3 Ruptures de digues et processus de recomposition territoriales

3.1 Conséquences de la rupture d'une digue dans la Subdivision de Dhakuakhana : paupérisation des habitants de la plaine
3.2 Règlementations administratives territoriales et redéfinition du territoire Mising
3.3 Mobilité des villages et recompositions territoriales

Conclusion

Séance 5- 25/03/11 : Le fleuve sacré Narmada et le lieu saint d'Omkareshwar



Les grands projets hydrauliques et leurs dérives - Varia

« Les temples de l’Inde moderne » : un grand barrage dans un lieu saint de la Narmada (Madhya Pradesh)



La Narmada, l’un des fleuves sacrés de l’Inde, est évoquée comme la manifestation d’une « Déesse Mère » dans les croyances hindoues et tribales. Ses rives sont marquées par de nombreux géosymboles tels que des temples, révélant la vénération de la Narmada et de Shiva, deux divinités en interaction. La succession des symboles religieux, remarquables dans le paysage de la vallée le long du chemin de pèlerinage, témoigne de l’ampleur de la dévotion des pèlerins et de l’importance spirituelle de cet espace. Néanmoins, ce grand fleuve est actuellement en cours de transformation en raison de l'aménagement d'un vaste réseau de barrages hydroélectriques. Située sur une île au cœur du fleuve sacré, le lieu saint appelé « Omkareshwar » est l’un des douze sanctuaires des Jyotilingas, une représentation divine de Shiva que des milliers de dévots shivaïtes viennent contempler chaque année. Dans ce site, un grand barrage à été inauguré en Juillet 2007. A présent, ce centre de pèlerinage s’intègre dans le projet de développement de la vallée de la Narmada. L’opposition aux grands barrages se manifeste à Omkareshwar comme dans toute l’Inde en raison des impacts de ces infrastructures sur les milieux naturels, sur les villages situés en amont et sur les espaces sacrés. Les différents acteurs présents autour du site perçoivent différemment ce barrage. Les pèlerins hindous et les touristes indiens expriment leur satisfaction tandis que les populations déplacées, les mouvements environnementalistes et les partis conservateurs hindous remettent en question cette œuvre du développement.

Mots clefs: Inde, recompositions territoriales, Narmada, Paysages sacrés, grand barrage
Keywords : India, Narmada, sacred landscape, large dam, territorial restructuring.

Plan

Le fleuve sacré Narmada et le lieu saint d’Omkareshwar

La Narmada : mythologie d’un fleuve sacré
Le « Narmada Parikrama » : un pèlerinage le long du fleuve
Omkareshwar, une ville sainte de la Narmada
Le grand barrage d’Omkareshwar : un projet de développement dans l’intérêt de la Nation indienne
Le projet de développement de la vallée de la Narmada et le barrage d’Omkareshwar
Le processus du développement industriel contribue à la prospérité du site sacré
Des impacts sociaux, environnementaux et spirituels vivement dénoncés
Un projet de « développement » dénoncé par les mouvements sociaux et les ONG environnementalistes
Impacts sociaux sur les villages situés en amont du barrage
La dénonciation par les partis hindous des impacts sur l’espace sacré
Conclusion

Aperçu du début du texte
L’aménagement hydraulique des grands fleuves indiens fut développé par les ingénieurs de l’Empire britannique dès la fin du XIXe s. À la suite de l’indépendance de l’Inde en 1947, le gouvernement central s’approprie la technologie des barrages nécessaires à la construction d’une nation émergente. L’édification de grands barrages est encouragée afin de valoriser et de planifier le contrôle complet des grands fleuves indiens et de leurs affluents, l’objectif étant d’exploiter leur principale ressource naturelle : l’eau.
Le projet de développement de la vallée de la Narmada (NVDP- Narmada Valley Development Project) a été élaboré de 1947 à 1961 par le gouvernement central, l’État du Madhya Pradesh et l’État du Gujarat pour produire de l’hydroélectricité et faciliter l’alimentation en électricité et en eau des villes et des zones industrielles. Dans le cadre de ce qui allait devenir la « révolution verte », ces infrastructures hydrauliques permettaient d’aménager de grands réseaux d’irrig (...)

Géocarrefour, vol. 84/1-2, 2009, [En ligne], mis en ligne le 01 juin 2012.
URL : http://geocarrefour.revues.org/index7252.html. Consulté le 29 mars 2011.

4ème Séance- 18/03/2011 :Tribus et Castes en Asie du Sud: Perceptions de la « nature » et enjeux environnementaux


Tribus et Castes en Asie du Sud: Perceptions de la « nature » et enjeux environnementaux

L’ethnographie coloniale, convaincue que les tribus étaient les premières peuplades de l’Inde, les ont considérés comme les plus purs représentants des Dravidiens, avant les métissages liés à l'arrivée des peuples indo-européens. Aujourd’hui encore, l’étude des tribus privilégie souvent l’approche biologique, comme en témoignent certains travaux de l' Anthropological Survey of India, dont l’Atlas de 1994 regroupe les tribus en fonction de la taille de leurs crânes ou leur profil. En fait, les tribus sont des groupes organisés selon un système de parenté, qui en se reproduisant dans l’histoire ont certes conservés certains caractères physiques, mais c’est surtout à partir de critères tels  que la langue ou le mode de vie écologique que l’on peut les définir. Toutefois, il faut démystifier l’idée selon laquelle les tribus vivaient en isolat : ont sait aujourd’hui que certains aborigènes , tels les Gonds ou les Bhils, ont participé à la formation comme à la chute de grands empires (Carrin, 1996).

 L'Asie du Sud est composée de 6 Etats : l'Inde, le Bangladesh, le Pakistan, le Népal, le Bhoutan, le Sri-Lanka. Notre étude se concentre sur l'Union Indienne, nation unique et démocratique, où toutes les minorités autochtones ont droit à la reconnaissance et au développement de leur culture tel qu'inscrit dans la constitution indienne de 1950, sur la Protection et les intérêts des minorités : " Tout groupe de citoyen résidant sur le territoire de l'Inde ou sur toute partie de celui-ci et ayant une langue, une écriture ou une culture distinctes aura le droit de les conserver". L'une des devises indiennes est l'"Unité dans la diversité" et les citoyens de l'Inde se considèrent comme les membres de la "plus grande démocratie du monde".I.        Les tribus dans la société indienne 

Recensement de 1991 donne la liste de 400 tribus différentes, regroupant au total plus de 67 millions d’individus, soit 8,1 % de la pop indienne (contre 5,3 en 1951 et 3 % en 1971). Aujourd’hui, plus de la moitié de la population tribale vit encore dans les ceintures forestières et les régions rurales de l’Est et du centre de l’Inde (Bengal occidental, Bihar Madhya Pradesh et Orissa) ; 20% d’entre elles se trouvent dans les Etats de l’Ouest (Gujarat, Rajasthan, Maharashtra) et 6% dans le Sud.
Le Nord-est de l’Inde est également composé d’une part importante de populations classées dans les catégories de tribus.
On peut identifier plusieurs groupes ethnolinguistiques en Inde dont les populations du groupe tibéto-birman au nord-est de l’Inde,  les groupes parlant des langues austroasiatiques, et les groupes du sud de l’Inde, de langue Dravidiennes.

I.1  Comment déterminer les tribus de l'Inde?
a) Les "adivasis", « premiers occupants du sol » - dans le centre de l'Inde
Les tribus de l’Inde se désignent et sont désignées de plusieurs manières selon les régions du sous-continent : 

        "adivasis", formé du terme hindi adi , « commencement » , et vasi, « résident de », signifie littéralement « aborigènes » : les adivasi sont les « premiers occupants du sol ». Cette expression fut forgée dans les années 30 par les leaders des tribus Munda du Bihar et n’est bien sûr pas neutre ; l’affirmation du caractère autochtone des tribus recouvre en effet d’autres éléments du discours adivasis, tels que l’exploitation dont ont été victimes les populations tribales à l’époque coloniale et leurs revendications d’égalité par rapport aux castes hindoues. Dés les années, 1930, des Mundas et des Oraons répandirent l’idée que les populations tribales, an tant que premier occupants du sol, s’opposaient à bon droit aux population hindo-aryennes, les hindous qui , de leur coté sous l’influence des idées brahmaniques, considéraient les adivasis comme des jungli, des « sauvages », ce statut de hors caste revenant souvent les assimiler aux intouchables.Fig. : Répartition des populations tribales en Inde. Source: A social and economic atlas of IndiaDelhiOxford University Press, 1987 (Jaffrelot, 1996).

b) Les tribus tibéto-birmanes et austro-asiatiques du Nord-est de l'Inde
 Dans le Nord-est de l’Inde, la prise de conscience identitaire des tribus a souvent été liée au mouvement protestants évangéliques. Sous l’influence des missionnaires, elles ont peu à peu rejeté le pouvoir traditionnel des chefs et leurs jeux d’influence avec les Britanniques et exprimé un  désir de représentation politique.
c)  Les peuples tibéto-birmans himalayens

I. 2 Les tribus dans une société de castes
I.3 Classifications de la constitution indienne de 1950
De fait, après l’indépendance, l’Assemblée constituante a reconnu la nécessité de classer les tribus dans une catégorie parallèle aux intouchables, sous la désignation  scheduled tribes (qui fait pendant aux scheduled castes), qui s’applique à des populations caractérisées par l'etat comme étant d' "un état de développement inférieur" et auxquels l’Etat accorde certains avantages.

II. Relation entre les tribus et les milieux : perceptions, usages



II.1 Perception des milieux par les tribus


II.2 Usages des milieux et modes de subsistance

 Les modes de subsistance de ces différentes tribus ne sont pas identiques. on peut distinguer: 



 - les chasseurs-ceuilleurs ( Chenchu,  Yanadi, Malapantaram de l’Andhra Pradesh, les Birhor du Bihar…);



- les sociétés pratiquant l'essartage ou le système rotatif de défriche-brûlis (Jena Kurumba, Urali qui habitent la forêt, et les groupes peuplant les collines du Nord-est de l’Inde); 



- les éleveurs transhumant pratiqué principalement par les peuples himalayens; 



- les éleveurs itinérants pratiqué dans les plaines arides du Nord-ouest de l'Inde (tels que les Bhils du Madhya-Pradesh, Rajasthan, Gujarat); 


- les agriculteurs sédentarisés dont certains groupes ont dominé des Etats princiers dans le passé et pratiquent souvent souvent une forme d’agriculture sédentaire ; tel que les Raj Gond ou les Murias de l’Inde centrale, des Apa Tani et des Tanggkul du Nord-est, Khasi du Meghalaya, Santal du Bengal se distinguant par leurs savoirs faire en matière d’irrigation.

Les différents milieux biophysiques auxquels il sont attachés occupent une place considérable dans l’imaginaire des tribus, y compris chez ceux qui l’ont quitté. Le défrichement de nouvelles terres de manière collective reste un souvenir dans le récit et les traditions orales. 
Or, bien des tribus habitant la forêt sont menacés par les lois visant à freiner la déforestation et les privent de leurs terres alors qu’elles pratiquent l’agriciulture sur brûlis ou le travail du bois, comme les pahari de l’Uttar pradesh et les Gond du Madhya Pradesh. 

III. Tribus et enjeux environnementaux
Les groupes tribaux ont, à chaque époques, revendiqués leur identité et leur appartenance à un territoire pour lequel ils menèrent des guerres. Les récits de ces guerres sont contés dans les grandes épopées du Mahabaratha et du Ramayana.
Plus récemment, au cours de l'époque coloniale, en 1922, les Bhils du Rajasthan se soulevèrent et fondèrent leurs propre royaume.

III. 1 Mouvements sociaux des tribaux

Mouvement de Naxalbari et mouvements maoistes 

Joël Cabalion, « Maoïsme et lutte armée en Inde contemporaine », La Vie des idées, 9 mars 2011. ISSN : 2105-3030.

Carte des "districts affectés par le mouvement Naxalite", 2007 source : Wikipédia



A lire : Arundhati Roy "Walking with the Comrades" publiée dans OutlookIndiale 29 mars 2010

Version anglaise (VO)
Version traduite en français



 A écouter: 
Mermet Daniel, « Inde : La dernière Guérilla », in Là-bas si j’y suis, Janvier 2010, URL : http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1831








II.2 Autonomies territoriales et formation de nouveaux Etats dans l’Union Indienne


Depuis son indépendance, l'Inde a été à la demande de certaines minorités soumise, à une série de réorganisation de sa carte politique qui a dû faire place à de nouveaux Etats linguistiques correspondant à plusieurs communautés ethnolinguistiques, parfois suite à des mouvements insurectionnels.  



Revendications territoriales, Territoires autonomes


En 1962, est créé l'Etat du Nagaland pour les tribus tibéto-birmanes des Naga, et en 1972, la réorganisation du Nord-est créés les Etats de Meghalaya, Mizoram, Arunachal Pradesh pour d'autres tribus tibéto-birmanes ou môn-khmères. 

En 2000, sont créés les Etats du Jarkhand et le Chattisgarh pour les tribus Munda et dravidiennes du Deccan. 

En 2003, un accord donne une autonomie aux Bodo (tibéto-birmans) de l'Assam. 


II.3 Émergence de nouveaux conflits autour des ressources naturelles et des territoires


Mouvements sociaux contre les Zones Economiques Spéciales (ZES)

Conclusion: 

En Inde, le concept de "tribu" est issu d'une perception coloniale de la société. 
Les mouvements de revendications des basses castes et des "tribus" exprime une volonté d'émancipation de populations souvent laissé en marge des bénéfices du développement. 
Une contradiction persiste entre lutte de "classes sociales" revendiqué par les tribus maoïste du centre de l'Inde et lutte "ethnicisé" dans le cadre des mouvements de revendications territoriales. Le droit à l'autodétermination n'implique pas forcément l'idéologie égalitaire de justice sociale et le partage accepté des ressources pour lesquels les Dalits se mobilisent. 



Bibliographie :

Carrin, Marine
1996, « Les tribus de l’Inde : repli identitaire et mouvements insurrectionnels », In : L’Inde Contemporaine de 1950 à nos jours, Chap XIX Fayard, Paris, pp. 421-440

Jaffrelot, Christophe (sous la direction)
2002, Castes et tribus : résistance et autonomie dans la société Indienne, volume 23 de Purusartha, Paris 2002. 
1996, L’Inde Contemporaine de 1950 à nos jours, Fayard, Paris

Haimendorf, 
"Tribes of India" 



Lardinois, Roland
1988, Miroir de l'Inde: Etudes indiennes en sciences sociales, Ed. de la Maison des Sciences de l'Homme Paris, 392p.

Séance 3- 11/03/ 2011 : Diversité culturelle et biodiversité

Diversité culturelle et biodiversité

Depuis le sommet de Rio sur l'environnement, l'idée que la protection de la nature et la préservation de la biodiversité passent aussi par le droit des populations tribales à préserver leurs territoires et leurs modes de vie dans des espaces soustraits à la déprédation engendrée par l'exploitation indiscriminée et massive des ressources naturelles et non renouvelables. 

Trame géopolitique mondiale
Colonisation et décolonisation

Comment les différents groupes d'acteurs sociaux conçoivent-ils différemment leur environnement?
I. Définir la diversité culturelle 

Introduction: Comment définir la diversité culturelle?
Critères et indicateurs de la diversité culturelle
I. 1 Diversité linguistique
Atlas des religions, croyances, pratiques et territoires, Brigitte Dumortier, Autrement, Collection Atlas monde, p.63
I.2 Diversité des modes de penser le monde (ontologies, philosophies, religions, idéologies...)
Diversité culturelle et biodiversité

II. Diversité des milieux et appropriation des groupes sociaux
II. 1 Zones biogéographiques et peuples
II. 2 Perception des milieux et des territoires
II. 3 Usages, pratiques et modes d'appropriation des milieux
III. Enjeux environnementaux et conflits autour des ressources naturelles et des territoires
III.1 Changements environnementaux et capacités d'adaptation des sociétés
III.2 Migration des peuples et conflits territoriaux
III.3 Exploitation, Extraction des ressources naturelles et conflits entre acteurs
III.4 Conférences internationales autour des droits des peuples autochtones et de leur territoires
Convention 169 de l'OIT (Organisation Internationale du Travail) en 1989

La convention n°169

est un instrument international légalement contraignant ouvert à ratification, qui traite spécifiquement des droits des peuples indigènes et tribaux. A ce jour, elle a été ratifiée par> 20 pays. Après avoir ratifié la convention, un pays dispose d’un an pour adapter sa législation, ses politiques et ses programmes à la convention avant qu’elle ne devienne légalement contraignante. Les pays qui ont ratifié la convention sont soumis à un contrôle quant à sa mise en œuvre".

Reconnaissance au niveau international des droits de peuples "autochtones"
Conférences internationales sommet de la terre à Rio en 1992

Déclaration Universelle de l'UNESCO sur la diversité culturelle (2001)
Multiculturalisme "héritage commun de l'humanité"
Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ratifié le 20 juin 2007 par 78 Etats.

Lien vers le secteur Culturel de l'UNESCO: 
UNESCO Culture
Déclaration universelle sur la diversité culturelle :
 Déclaration universelle sur la diversité culturelle UNESCO-2001

Déclaration de Montréal 2007 

Conclusion : 
Malgrés, la reconnaissance de la relation existante entre diversité culturelle et diversité des milieux au sein des organisations internationales (UNESCO, OIT) les choix économiques des sociétés industrialisées entrainent la globalisation qui tend à uniformiser et à homogénéiser les sociétés et les milieux. 

Quelques références bibliographiques:

Breton, Roland
2008, Atlas des Minorités dans le monde : panorama des identités ethniques et culturelles, Editions Autrement, Paris
Fikret Berkes et Iain J. Davidson-Hunt 
2006, « Biodiversité, systèmes de gestion traditionnels et paysages culturels », 
Revue internationale des sciences sociales 1/2006 (n° 187), p. 39-52.
URL : 
www.cairn.info/revue-internationale-des-sciences-sociales-2006-1-page-39.htm.
DOI : 
10.3917/riss.187.0039.

Gros, Christian & Strigler, Marie Claude
2006, Etre indien dans les Amériques, Edition de l'institut des Amériques, Paris

Hufty, Marc
2001, "La gouvernance internationale de la biodiversité", Etudes internationales, vol. 32, n°1, 2001
P5-29
 Lien : Biodiversité
Plasseraud, Yves
2005, Atlas des minorités en Europe: de l’Atlantique à l’Oural, diversité culturelle, Editions Autrement, Paris

Sellier, Jean et Sellier, André
2004, Atlas des peuples d'Asie méridionale et orientale, Editions La Découverte, Paris
2002, Atlas des peuples d'Europe centrale, Editions La Découverte, Paris
2004, Atlas des peuples d'Orient, Moyen-Orient, Caucase, Asie Centrale, Editions La Découverte, Paris
2000, Atlas des peuples d'Europe Occidentale, Editions La découverte, Paris
2003, Atlas des peuples d'Afrique, Editions La découverte, Paris

Surrallés, Alexandre & Garcia Herro Pedro,
2005, The land within Indigenous Territory and the perception of environment,
IWGIA, Copenhagen

Sciences sociales et biodiversité : des problématiques nouvelles pour un contexte nouveau
Social sciences and biodiversity: new problematics for a new contex
thttp://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_7/sous_copyright/010032573.pdf  

2d Séance- Vendredi 4/03/2011: Théorie et épistémologie

De l'écologie humaine à l'écologie politique: en quête d'une science interdisciplinaire pour mieux appréhender les conflits entre acteurs autour d'enjeux environnementaux

Problématique:
Quels sont les fondements théoriques et les remises en question des approches de l'interdisciplinarité dans l'étude des interactions entre sociétés et environnement?

Plan du cours et références:

1. Les fondements théoriques des approches interdisciplinaires pour l'étude des interactions entre sociétés et milieux

1. 1 A l'origine de  l'écologie humaine: la biologie, la biogéographie et l'écologie scientifique

Lamarck Jean-Baptiste (1744-1829) à utilisé le terme de biologie pour désigner la science  qui étudie les êtres vivants.  Il est aussi le premier à proposer une théorie matérialiste et mécaniste de la vie et de l'évolution des êtres vivants. Il développe la théorie transformiste qui considère que les êtres vivants se complexifient sous l'effet de dynamiques internes propre à leur métabolisme. Il parle aussi de la diversification et de la spécialisation des espèces sous l'effet de circonstances variées  auxquelles ils sont confronté dans des milieux variés et auxquelles ils sont contraints de s'adapter en modifiant leur comportement ou leurs organes pour répondre à leurs besoins. Exemple de la girafe qui étend son coup pour manger des feuilles à la cime des arbres. Cette théorie inspire l'écologie humaine biologique.

Humbolt, Friedrick Heinrich Alexender (1769-1859), fut un naturaliste géographe et explorateur Allemand.
Il fut l'un des fondateurs de la biogéographie et inspira Darwin.

Charles Darwin (1809-1882) publia en 1859 "De l'origine des espèces au moyen de la sélection naturelle". Darwin développe la théorie de l'évolution par sélection naturelle. 

Haeckel Ernest (1834-1919) fut le premier à proposer le terme "écologie" qu'il définit en 1874 comme : "la science de des relations des organismes avec le monde environnant".

L'écologue étudie les écosystème (biotope + biocénose)

 1. 2 Les divers usages de la formule "Ecologie Humaine"

La formule "Ecologie humaine" est employé pour des questionnements de recherche très divers et parfois sans aucun lien entre les différentes approches utilisant la formule. On peut ainsi distinguer:
- l'écologie humaine biologique qui à la façon des transformistes étudient comment la physiologie du corps humain s'adapte à son environnement. L'écologie humaine est donc utilisé par les anthropologues de la santé.

- l'écologie humaine est aussi confondue avec l'étude des milieux urbains à la façon de l'école de Chicago où Robert E. Park et Burgess discutent dans une approche systémique de l'organisation de l'espace urbain de Chicago. Cette "écologie humaine" fut rebaptisée "écologie urbaine".

- l'écologie humaine est aussi employé par les géographes et se confond avec la "géographie humaine". Pour ceux qui abordent ce point de vue, l'écologie humaine étudie les rapports complexes de l'homme avec son environnement, de l'homme dans son milieu (bio-physique, économique social et humain). 

 - L'écologie humaine comme "human ecology" est un cadre disciplinaire de plus en plus reconnu dans les pays anglo-saxons. Pour R. Lawrence in "Our fragile world: challenges and  opportunities for sustainable development", 2001, EOLSS publishers, l'écologie humaine est "l'étude des interactions dynamiques entre les populations humaines et les caractéristiques abiotiques, biotiques, culturelles et sociales de leur environnement et de la biosphère. La théorie systémique est alors privilégiée.

Dans le cadre de l'écologie humaine où l'on parle de l'adaptabilité aux milieux, l'anthropologie culturelle et sociale est sollicité. Il s'agit de comprendre comment les facteurs culturels interviennent dans l'adaptation.
On pourrait alors parler d'écologie culturelle.

1. 3 Ecologie humaine ou écologie culturelle : fondements dans l'éthnologie, l'anthropologie, les "folklores studies"

- Sociologie, ethnologie et anthropologies
Sciences fondées au XIXème parallèlement à la biologie et à l'écologie.

- Les folklores studies

II. Formation de l'interdisciplinarité: anthropogéographie, ethnogéographie et géographie culturelle, ethno-écologie et éco-anthropologie

2. 1 L'anthropogéographie
Ratzel, F. (1844-1904) fondateur de l'anthropogéographie au sein de l'école allemande de géographie

2. 2 La géographie de VDB
Vidal de La Blache, P. (1845-1918) fondateur de l'école géographique française introduit l'élément humain dans la géographie.

2. 3 La géographie culturelle et l'éthnogéographie
Bonnemaison, J., fin du XXème siècle, donne les jalons d'une géographie culturelle et empreinte à l'ethnologie l'étude des mythes et des légendes pour reconstruire les perceptions  qu'ont les sociétés de leur territoire, le lien d'identité.
L'étude des toponymes permet de mener des recherches géographiques basées sur les savoirs vernaculaires des sociétés. C'est cette étude que l'on nomme ethnogéographie.

2. 4 Ethno-écologie et éco-anthropologie

III. Mouvement Post-moderne, post-structural, post-coloniale et l'écologie politique: vers une remise en question des sciences sociales modernes

3. 1 Développement du courant post-moderne

3. 2 Développement de l'écologie politique
Ecologie politique et géopolitique


Conclusion:
Dans le cadre de ce cours nous pourrons donc plus nous positionner dans le courant de l'écologie politique car nous souhaitons étudier les conflits entre acteurs autour d'enjeux environnementaux.
Il s'agira d'abord de comprendre comment s'organisent les différents groupes d'acteurs, ce qui nous demande de faire appel à l'éthnologie et à l'anthropologie sociale. Ce différents groupes d'acteurs évoluent dans des milieux particuliers ce qui nous demande de faire appel à l'écologie. Mais nous cherchons particulièrement à distinguer comment les groupes sociaux construisent leur identité par l'appartenance à un milieu, ce qui nous demande d'analyser dans une approche interdisciplinaire les interactions entre sociétés et milieux.

dimanche 17 avril 2011

Recommandations de lectures pendant les vacances de pâques

Pour développer une pensée critique sur les enjeux entre sociétés et milieux, 
et afin de définir une géographie post-coloniale de l'environnement en Inde, 
quelques références bibliographiques pour alimenter la réflexion :


Philippe Descola, « A qui appartient la nature ? », La Vie des idées, 21 janvier 2008. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/A-qui-appartient-la-nature.html


Dossier de la revue en ligne La vie des idées sur "la caste dans l'Inde contemporaine":
http://www.laviedesidees.fr/+-La-caste-dans-l-Inde-contemporaine,794-+.html


Roland Lardinois, L'invention de l'Inde. Entre ésotérisme et érudition, Paris, CNRS éditions, 2007, 493 p.