dimanche 9 septembre 2012

Approche ethno-geographique de l'environnement


Cours du 2d semestre 2010-2011
UE Ecologie humaine : interactions sociétés-milieux
Approche ethno-geographique de l’environnement
Émilie Crémin

Cet enseignement de géographie aborde l’écologie humaine et politique au travers d’une approche croisée entre l’ethnoécologie et la géographie de l’environnement. 
L’écologie humaine est un domaine de recherche qui se place à l’intersection entre l’étude des systèmes naturels (écosystèmes) et des systèmes sociaux. 
L’ethno-écologie s’intéresse aux savoirs écologiques locaux et aux techniques mises en œuvre pour utiliser les ressources des milieux. Les milieux constituent les bases de la subsistance de nombreuses sociétés rurales. 
Notre approche de l'ethno-géographie de l’environnement s'interroge alors sur les perceptions sociales des territoires. Chaque peuple possède des savoirs géographiques vernaculaires qui s'expriment, par exemple, dans les toponymes. Ces toponymes nomment, classifient les éléments de l’environnement et indiquent les formes d’appropriation des territoires. Ainsi, chaque groupe d'acteur attribuent des rôles spécifiques aux milieux qu’ils soient habités, cultivés (agro-écosystèmes) ou exploités dans le cadre d’extractions ou conservés dans le cadre de politiques de protection de la biodiversité.
Une écologie politique et géopolitique s’interroge alors à décrypter les conflits entre acteurs sociaux face à l’appropriation et à la définition des territoires de l’échelle locale à l’échelle globale.

Notre attention se porte plus particulièrement sur les minorités ethniques et la diversité des peuples dans le monde et plus spécifiquement en Asie du Sud, en Inde et au Nord-est de l'Inde.  Les étudiants choisiront d'étudier les enjeux autour des territoires et des ressources naturelles entre les différents groupes d'acteurs dans les espaces ruraux et urbains des pays « développés » et « en développement ». 


Mots clefs : Ecologie humaine, Ethno-écologie, Ethno-géographie, Savoirs écologiques et géographiques vernaculaires, Ecologie urbaine, Ecologie géopolitique, perceptions, territoires, conflits, politiques territoriales, Minorités ethniques

Retrouvez le site-web du cours en lien sur : http://emilie.cremin.free.fr


samedi 28 mai 2011

Les liens de l'eau : milieu, société, pouvoir

Mercredi 1er juin 2011 9h30 – 16h30 Université Paris 8 (Salle D143)

ECOLE DOCTORALE EN SCIENCES SOCIALES

Les liens de l’eau :
milieu, société, pouvoir


Journée doctorale
organisée par les laboratoires ERASME et LADYSS
et le rESeau P8
(réseau d’études et échanges en sciences sociales sur l’eau à Paris 8)

avec le soutien de l’ANR WAMAKHAIR

L’eau est l’une des ressources les plus « relationnelles », un aspect dont découle sa capacité d’établir des connexions entre plusieurs domaines du social : le rapport homme/nature, le milieu, les modes d’organisation du territoire, les institutions, les relations de pouvoir, les perceptions culturelles, les systèmes de valeurs et les identités. En partant de cette « vocation » de l’eau vers les approches interdisciplinaires et comparatives, renforcée par son statut d’enjeu crucial et stratégique, au cœur des processus de globalisation, nous avons voulu consacrer un espace de réflexion particulier aux liens multiples que la recherche en sciences sociales peut décrypter « derrière » l’eau. Etudier l’eau signifie étudier plusieurs réseaux sociaux, économiques, culturels ainsi que les divers types de liens et de formes de dépendance qui se nouent autour de l’accès à cette ressource. Initiative récente, le rESeau, a commencé depuis décembre 2010 à réunir dans notre université un ensemble de jeunes chercheurs et d’enseignants qui axent leurs recherches de terrain à partir de l’eau et des liens qu’elle établit dans les dynamiques complexes du monde contemporain.
Cette journée doctorale, organisée par les laboratoires LADYSS et ERASME, mettra en premier plan la présentation des recherches de thèse des jeunes doctorants travaillant dans divers terrains en Afrique, Asie, Amérique Latine, avec l’ambition de susciter un débat commun sur des axes transversaux de lecture du rapport entre ces sociétés et l’eau . Centralisation/décentralisation, hiérarchie/autonomie, rareté et compétition, « modernisation » et savoirs locaux, marchandisation et libéralisation, intervention pour le « développement » : ce sont autant des thèmes que nous souhaitons parcourir dans ce moment de discussion consacré aux liens de l’eau.




Programme

9h30-12h30 : INTRODUCTION et PREMIERE SESSION

9h30–9h45 : ACCUEIL : Alain BERTHO, directeur de l’Ecole Doctorale en Sciences Sociales
INTRODUCTION : Barbara CASCIARRI (ERASME)

9h45-10h30 : Francesco STARO, Doctorant en Anthropologie, ERASME
« Y a-t-il des savoirs traditionnels de l’eau ? Les liens entre utilisation des ressources naturelles et identité ethnique auprès des groupes pastoraux de l’Ethiopie du Sud »

10h30-11h15 : Franz FARDIN, Doctorant en Géographie, LADYSS
«Temps et espace dans l’étude de la gestion des eaux usées. Echelles et technologies dans le sud-est de l’Inde»

11h15-12h00 : Luisa ARANGO, Doctorante en Anthropologie, ERASME
« Interroger la globalisation à partir du local. Comparaison des modes de gestion de l’eau entre les îles de Tuti (Khartoum, Soudan) et Tierra Bomba (Cartagena, Colombie) »

12h00–12h30 : DEBAT sur la 1ERE SESSION : cordonné par Mauro VAN AKEN (Université de Milan)

PAUSE DEJEUNER (12h30-14h00)

14h – 16h30 : DEUXIEME SESSION et CONCLUSIONS

14h00-14h15 : INTRODUCTION : Hugo PILKINGTON (LADYSS)
14h15-14h30: Noha T. HAMZA, Doctorante en Anthropologie, University of Khartoum
« Water Quality, Health and Social Factors : cases studies from Khartoum (Sudan) »

14h30–15h15 : Emilie CREMIN, Doctorante en Géographie, LADYSS
«Gestion des milieux et recompositions territoriales. Le cas de la tribu Mising en bordure du fleuve Brahmapoutre (Assam, Nord-est de l’Inde)»

15h15–16h00 : Maxime LACHAL, Doctorant en Géopolitique, IFG
« Enjeux et tensions autour du nouveau partage de l’eau dans le bassin versant du Lac Tana (Ethiopie) »

16h00 – 16h30 : DEBAT sur la 2E SESSION et CONCLUSIONS: cordonné par David BLANCHON (Université de Nanterre)

vendredi 20 mai 2011

Conclusion du Cours

La diversité des études de cas exposés par les étudiants montrent que sur tous les continent et dans tous les Etats, de nombreux peuples restent des minorités souvent peu prises en considération dans l'établissement des limites territoriales. En effet, les territoires des peuples sont souvent partagés entre plusieurs Etats tels que pour les Yanomamis partagés entre Brésil et Vénézuela ; les Touaregs dont l'espace nomadisé couvre le Mali, l'Algérie, le Burkina Faso et d'autres pays frontaliers ; les Pygmés partagés entre le Gabon, le Cameroun...

Ces peuples connaissent d'important changements sociaux liés à la transformation des milieux dont ils ont longtemps extraits leurs moyens de subsistances.
Ces transformations sont souvent liées à l'intervention de compagnies étrangères sur leurs territoires pour l'exploitation des ressources naturelles (extraction du bois, privatisation de l'eau) ou minières (extraction d'uranium au Niger et en Mongolie, de l'argent en Bolivie ou de l'orpaillage en Amazonie, par exemple).
Ces changements sociaux s'expriment souvent par un changement radical du mode de subsistance pour les communautés qui passent d'un mode de vie nomade, de chasse et de cueillette, de culture sur brûlis, d'agriculture paysanne... à un mode de vie s'intégrant en marge de la société industrielle où s'imposent un système d'éducation et de classes sociales souvent difficile à surmonter pour des peuples à culture orale.
Nous pourrions ainsi poursuivre le débat autour des injustices environnementales en analysant les inégalités socio-spatiales dans les milieux urbains.

Ce cours tient donc à pousser les étudiants à réfléchir et à questionner ces changements sociaux, à les analyser, à les remettre en question et à réfléchir de manière critique.
Il ne s'agit pas d'idéaliser et de romantiser les modes de vie des peuples mais d'étudier de manière précise ces changements sociaux en s'appuyant sur les ethnosciences, les savoirs géographiques vernaculaires et les systèmes ontologiques (perceptions et représentations du monde, de l'humain et du non-humain).
Cette démarche demande à l'enquêteur de se décentrer pour parvenir à comprendre le monde perçu et vécu par l'autre.

Les étudiants pourront approfondir en lisant les oeuvres de Hérodote, Rousseau, Reclus, Durkheim, Lévi-Strauss, Evans-Pritchard, Michel Foucault, Bourdieu, Bruno Latour, Descola, Vivieiros Do Castro et bien d'autres chercheurs de tous les Pays. Au delà du monde des penseurs et philosophes de l'occident, il s'agit surtout d'entendre la voix des peuples pour comprendre l'importance du lien au territoire. Nous appréhendons ainsi la géographie des autres.

vendredi 13 mai 2011

Séance 10 - 13/5/2011 : Barrages dans le Nord-est de l'Inde

Documentaire sur les barrages dans le Nord-est de l'Inde :




Documentaire sur le mouvement d'opposition aux barrages dans la vallée du Dibang :